Vers une « morale écologique et décroissante » assumée
30 propositions pour ouvrir une voie vers une « morale écologique et décroissante » assumée
Philippe G. (Haute-Saône)
1) le constat
Au siècle précédent la société de consommation, droguée à l’énergie abondante et bon marché et n’ayant encore que peu d’impacts négatifs sur la planète, a pu faire des progrès considérables dont une bonne partie de l’humanité a pu profiter.
Avec bientôt 8 milliards d’habitants, il n’est même plus envisageable que cette même planète puisse supporter, pour tous ses habitants, un niveau de vie moyen équivalent à notre SMIC.
Faire de la consommation la principale source de bonheur et d’épanouissement, le moteur principal de l’économie, un devoir civique indispensable pour créer de l’activité, de l’emploi, de la richesse, … est devenu un non-sens.
Travailler toujours plus, pour produire toujours plus, pour gagner toujours plus, pour consommer toujours plus est devenu un « cercle vicieux »
Développer une société sur un accroissement sans limite de la consommation, sur une planète qui, elle, a des limites dans sa capacité à absorber les déchets, à fournir l’énergie et les matières premières indispensables à cette consommation, est beaucoup plus complexe que ce que nous avions prévu.
Face à ces problèmes quelles attitudes adopter ?
– faire en sorte que les 3/4 de l’humanité continue de sous-consommer, pour que le quart dont nous faisons partie, puissent continuer de sur-consommer ?
– faire une confiance aveugle à la science, au progrès, qui trouveront les solutions à tous nos problèmes ?
– estimer que l’humanité disparaîtra et que, finalement, c’est tant mieux pour la planète et les autres êtres vivants ?
– attendre une fin de l’humanité que l’on estime inéluctable…
– … en continuant de se « goinfrer » sans complexe pour combler nos vides existentiels ?
– … en jouant de la musique, tel l’orchestre du Titanic, pour adoucir la fin ?
– … en se construisant un bunker rempli de vivres ?
– espérer en l’avènement d’un nouveau guide éclairé qui imposera par la force les mesures indispensables à la pérennité de l’humanité ??
Telles ne sont pas les solutions que nous envisageons
2) Alors que faire ?
Donner un sens nouveau à la vie humaine, ancré sur une « morale écologique » assumée et fonder ainsi une nouvelle société basée sur la cohérence, la connaissance, l’équilibre, la bienveillance et le lien
pour :
3) nos propositions
– ne plus « rêver » devant des objets aussi vains qu’inaccessibles
– prendre plaisir à développer des liens amicaux
– ne plus avoir envie de jouer au loto ni de solliciter une hausse perpétuelle de son pouvoir d’achat
– prendre plaisir à se déplacer sans moteur, sans bruit, dans la nature, sur la mer
– considérer l’utilisation d’un jet privé, d’un yacht, comme un écocide
– prendre plaisir à jouer ou à écouter de la musique en groupe
– passer d’un regard envieux à un regard dédaigneux devant un véhicule dont le poids à vide dépasse 300 kg et/ou 20cv/place disponible
– S’intéresser à la vie de Gandhi, de Thoreau, de Diogène, de François d’Assise, et vivre plus simplement, pour que d’autres puissent, tout simplement, vivre
– prendre plaisir à la lenteur
– zapper le plus possible les pubs à la télé, sur internet, ne plus acheter de revues avec des pubs et lutter pour programmer son obsolescence
– prendre plaisir à réparer, à faire du neuf avec du vieux
– refuser tous les prospectus publicitaires
– Lutter pour le remplacement des TGV par des TER plus lents, plus sobres, plus conviviaux
– prendre plaisir à ne rien faire, et également à contribuer à la production des biens et service « nécessaires et naturels » afin de redonner à Épicure son véritable sens
– Développer son esprit critique face aux promesses de solutions faciles proposées par la « techno science »
– faire du pari de la prudence une qualité
– prendre plaisir à lire Proudhon, des bandes dessinées, H Arendt, A D Néel, des romans, A Jacquard, I Sachs, S Latouche, les journaux sans pub, S Bohler, F Nietzsche, Maître Eckhart, T Veblen, la comtesse de Ségur, A Gorz, Averroes, J Krishnamurti, Oscar et Malika, I Illich, et plein d’autres livres…
– fuir les produits alimentaires industriels et/ou transformés
– prendre plaisir à aller se fournir directement chez un petit producteur bio
– comprendre la différence entre une forêt et une « plantation d’arbre »
– redonner à l’agriculture respectueuse de l’environnement l’importance qu’elle mérite
– s’interroger sur le fait que les médias passent allègrement du négationnisme de la crise écologique à la mode de la collapsologie en faisant toujours l’impasse sur le changement de « système »
– se donner le droit de questionner le bien fondé de certaines « traditions » comme la chasse, la corrida, le bizutage, le machisme, les marchés de Noel, etc.
– apprécier beaucoup plus un paysage après avoir accéder au point de vue à pied plutôt qu’en voiture
– trouver les phénomènes de mode ridicules
– se méfier des médias qui nous proposent comme modèle le mode de vie des personnes « surconsommatrices » (pas forcément « riches ») et célèbres.
– comprendre que c’est un mode de vie complètement déconnecté de la réalité et qui n’est pas tenable pour la planète sauf à maintenir les 3/4 de l’humanité dans une extrême pauvreté (sous consommation) …
– envisager l’économie comme un « jeu à somme nulle » avec, ainsi, en son centre la notion de partage
– imaginer,
– rire….
– …
À vous de compléter !